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Les maudits mots dits (Baz Île)

Moi je t’invente des mots-valise                                                                       

Pour leur permettre de voyager

Ils n’ont pas besoin de passeport

Ils voyagent sur du papier, sur du papier

Ces quelques mots que je murmure

A ton oreille avec tendresse

Tu les avais pris mot pour mot

Et révélais mes maladresses, mes maladresses

Pires sont sans doute les p’tits mensonges

Que tu débusques avec aisance

Cet ensemble de mots, balbutiés                                             

Pour se faciliter l’existence, et puis prouver

Que tous ces maudits mots dits

Que j'ai pu maugréer, Sans savoir tout à fait,

L’effet qu’ils auraient, sur toi petite fée.

Les mots tabous mis bout à bout

Vont-ils finir par démontrer

Qu’on ne parlait pas la même langue

Ou simplement, qu’on s’est trompé, qu’on s’est trompé ?

Il y en a eu des mots tendres,

Des mots incongrus, des phonèmes,

Des oublis de certains mots-clés :

On ne s’est jamais dit : « je t’aime », « je t’aime ».

A-t-on vraiment si peur des mots

Pour ne pas dire ce que l’on pense ?

D’autant plus que sur la planète

Tant de gens sont voués au silence, au silence

Et tous ces maudits non dits

Que l’on n’ s’est jamais dit, Pour éviter qu’ils n’aient

Pas l’effet escompté, sur toi petite fée.

Sur une route d’Audresselles

En quelques mots, on s’est quitté

Séparant nos mots par des blancs

A quelques pas d’un champ de blé, un champ de blé.

Quand les mots sont durs à trouver

On retient un détail banal

En face, les falaises d’Angleterre

Et la beauté d’la cote d’Opale, la cote d’Opale

Finissons sur une note jolie

Mille fois vraiment je l’admets

Sur ces mots, c’est le mot d’la fin.

C’est très joli le Cap Blanc Nez, le Cap Blanc Nez…

Tous ces maudits mots dits

Que j’ai écrits sur du papier, ne sont que le reflet,

D’une période qui m’a plu, à présent révolue...

Baz Île